AU BENEFICE DE LA MENAGERE

En juillet 2003 Laurent et Emmanuelle Sauvage ont repris l’épicerie fine d’Yves Pernaudet et Valentine Langeard, ils ont pu le faire grâce à Alain et Danièle Lenoir chez qui Laurent s’était formé.

Ils ont gardé le titre du magasin, « Au Bénéfice de la Ménagère », et ils en ont fait leur slogan. « Mes prédécesseurs étaient réputés pour la qualité de leur magasin, a expliqué Laurent, je me suis d’emblée situé en continuité, avec la ferme intention de développer les propositions à la clientèle ». Il avait 32 ans. Depuis, le magasin n’a cessé d’évoluer et s’est construit une belle réputation qui dépasse, et de loin, la clientèle montebourgeoise.

Entre tradition et exotisme

Laurent aime à dire que son magasin est une invitation au voyage, voyage gourmand au cœur du Cotentin et de toute la Normandie, tour de France des vins et des fromages avec quelques escapades goûtues en Suisse pour ceux-ci, fruits et épices des pays du soleil, et surtout les whiskies d’Ecosse, et pourquoi pas du Japon, les Bourbons américains et les rhums des Caraïbes et d’Amérique Centrale.

Les fruits, les légumes, l’épicerie fine
Les fromages
La cave à vins
Les whiskies
Les rhums
Le coin des Normands

Les fruits, les légumes et l’épicerie fine
Ce qu’on voit au premier pas posé sur le seul de la boutique, c’est la présentation des fruits et des légumes, d'ici et d'ailleurs, frais, appétissants, irrésistibles, sagement rangés dans des caissettes de bois. Laurent privilégie les légumes de la région : pommes de terre de Brillevast ou de Montebourg (dans de jolis paniers en osier), poireaux, navets et carottes du Val-de-Saire… De même avec les fruits : « ce sont le plus possible des fruits de la région, à chaque saison ».



Légumes et fruits, il les présente à la demande dans des petites brouettes d'enfants (des jouets d'autrefois, en bois, pour jardiniers en herbe), voire dans des petits camions en bois qu’il construit lui-même qu'il garnit pour les réceptions. Effet garanti !

Quant à l’épicerie fine, c’est le rayon de Mélanie, une jeune femme d’Amfreville, fille de commerçants : elle y a débuté pour préparer son CAP, puis elle y a obtenu son bac pro au groupe FIM. Elle en est à sa sixième année au magasin comme employée. Dans son inventaire de bonnes choses, on trouve des légumes en bocaux, des terrines, des sardines, des rillettes de poisson dont celles de truites de Saint-Martin-d’Audouville, un choix de pâtes italiennes, des risottos, et bien sûr toutes sortes d’épices, d’aromates. Du côté des douceurs, après les confitures et le miel de Normandie, les caramels Dupont d’Isigny (dont la fabrique est à Carentan), des chocolats, comme « le tas de sel », d’une chocolaterie d’Anjou, des gâteaux, en particulier ceux de Quinéville dont de fameux sablés à quatre parfums en forme de boutons appelé non sans humour « les boutons de la Manche » !



Les fromages
Ils sont par dizaines dans la boutique (jusqu'à 80 à la période de Noël), et Laurent prend son plaisir à les dénicher, à les ramener ici et à en faire partager la saveur typée : parmi les fromages à la coupe, le gruyère suisse est un de ceux auxquels on ne résiste pas. Mais il a un tout nouveau concurrent, le Kalbach, suisse aussi, un fromage de vache crémeux, exceptionnel. L’Ossau-Iraty, de la vallée d’Aspe dans le Béarn, est apparu aussi sur le plateau à fromages du magasin qui n’oublie pas les locaux comme le camembert Gaslonde, fait avec du lait de vache normande, le pavé d’Isigny, la Trappe de Bricquebec, le petit Liesvillais et le crottin des Alpines de Moyon (deux chèvres), les classiques au lait cru, Livarot et Pont-l’Evêque, et même un « grand Réo », un camembert à la coupe.

Laurent, dans sa boutique, aime faire partager les plaisirs du palais à ses clients, qui ne demandent pas mieux de se laisser convaincre par une jolie phrase sur un fromage inattendu : « J'essaie, dit-il, de faire découvrir à mes clients des variétés peu connues». Quand il s'est montré convaincant, il lui arrive souvent d'être sollicité pour confectionner des plateaux de fromages pour les fêtes de famille, les mariages, les baptêmes…

Et pour mieux mettre en valeur ses fromages, Laurent va leur réserver prochainement une vitrine particulière.



La cave à vins
Pour chaque fromage, Laurent sait conseiller le vin qui convient, rouge ou blanc : un regard en silence qui suit les rayonnages, et puis, une bouteille sort de sa case. C’est le bon. Laurent les a goûtés, il les a choisis, il sait. Jugement sûr.  

Laurent aime les vins des producteurs locaux, les bordeaux de Fronsac, du château de Chainchon, région du Castillon, en blanc, le muscadet du pays nantais. « Les producteurs, c’est ce qui m’intéresse » souligne Laurent. Sa cave est ainsi pleine de nuances, et présente une riche palette des vins français.

Si l’on voit sur certaines bouteilles des étiquettes vertes, c’est que des vins bio sont à vendre chez lui. Pour l’instant, il a un choix d’une dizaine de produits de toutes les régions de cru. C’est un secteur qui va progresser.

Le cidre n’en est pas pour autant oublié . La préférence de Laurent va aux cidres Hérout, d’Auvers, extra brut, brut, « cuvée d’honneur ». Ces cidres ont maintenant la légitimité AOC du Cotentin, conquise de haute lutte avec une douzaine d’autres producteurs (Marie-Agnès Hérout y a gagné la Légion d’Honneur, récompense de sa ténacité). Mais Laurent fait aussi de la place à M. Corbin, producteur de cidre installé à Eroudeville, et qui, outre son cidre et son pommeau, propose un délicieux « Cœur de pomme » qui devrait se tailler un large succès.

Et puis, Laurent a son rayon bières, celles produites en Normandie. Juste retour des choses puisqu’avant l’apparition du cidre sur les tables, la Normandie fabriquait de la cervoise… Deux bières normandes sont en vente dans le magasin, l’Odon (d’Aunay-sur-Odon, dans le Calvados), la Chinquante, de Quettehou, et une troisième pour bientôt, la bien fabriquée à Sainte-Mère-Eglise.



Les whiskies
Laurent et Emmanuelle, épiciers du pays du cidre, en prenant leur boutique l'été 2003, ont agrandi leur cave à vins, et surtout leur cave à whisky : « C'est surtout le rayon whisky que j'ai développé. Je suis amateur, et, quand on aime, c'est beaucoup plus facile à vendre », assure Laurent. Il y en avait déjà au temps de Jean-Pierre Hamel, un de ses prédécesseurs. Mais, au fil des années, Laurent a aligné de nouvelles rangées pour aboutir à 300 sortes de whisky, principalement des whiskies écossais, « parce que ce sont ceux que préfèrent les clients ». Parce que ce sont ceux qui, pour lui, ont le plus d'authenticité, le plus de personnalité. Il a déniché ceux qu'il préfère dans une île d'Écosse, l'île d'Islay, située à l'Ouest, face à l'Irlande du Nord, de loin la région productrice de whisky la plus courue par les amateurs de single malt. Le whisky single malt, obtenu à partir d'orge maltée, est issu d'une seule et même distillerie, distillé dans des alambics de cuivre, titrant un minimum de 40°, vieilli obligatoirement en fût de chêne pendant au moins trois ans, et exclusivement en Écosse. Des whiskys iodés, « tourbés », parce que le malt est séché à la tourbe qui se consume et qui imprègne de son parfum le futur nectar. Certes, les amateurs peuvent trouver d’autres types de whiskies, des Irlandais, des Bourbons made in USA, des Japonais, et un peu de whisky français distillé dans différentes régions, à Aubagne, en Bretagne…


                                                     À la tirette


Dans la boutique d'Emmanuelle et de Laurent trônent neuf grosses bonbonnes pleines de liquide doré. Au bas de chacune, un petit robinet : le client, amateur de whisky, lorsqu'il a acheté sa première bouteille, peut revenir avec pour « refaire le plein ». Et ceux qui y ont goûté n'y manquent pas. Ces whiskies « à la tirette » sont tous écossais, mais différents. « Le terroir est important, c'est lui qui fait la différence. » Il y a les doux, les forts, les iodés, les fumés… « C'est un vrai succès. » Laurent ne veut pas le dire, mais il a au moins l'une des meilleures caves de la région. Avec des raretés.




Les rhums, le soleil dans la boutique
Il n'y a pas que le whisky dans la vie : Laurent collectionne aussi, pour le plaisir des clients, un autre nectar, le rhum, des blancs, des ambrés, pour petits punchs comme pour siroter purs. 120 sortes de rhums ! C’est le soleil dans le magasin.

Il y a les rhums agricoles, qui sont une spécialité des Antilles françaises, Martinique et Guadeloupe, et de l’île de la Réunion. Ces rhums, toujours choisis par Laurent, sont produits par la fermentation du jus de canne à sucre.

Les autres rhums, traditionnels, sont à base de mélasse, le moût qui reste des cannes pressurées. Ceux-là proviennent d’Amérique Centrale : du Venezuela, de Colombie, du Costa Rica, de Saint-Domingue, de la Barbade, une île des Caraïbes sous la couronne d’Elizabeth II. Mais Laurent en présente également venant des Philippines, là-bas, au bout de l’Asie.

Trois rhums classiques, un blanc de la Guadeloupe, un Jamaïcain et un troisième de La Trinidad, une autre île des Caraïbes, s’alignent en bocaux à côté de dix rhums « arrangés », avec des fruits macérés: les rhums à la tirette ont aussi leurs amateurs.

On décrit ? « Mieux vaut venir déguster au magasin », dit Laurent, sûr que ces petites gorgées vont convaincre le client par la qualité du produit goûté : « Il faut savoir perdre un mouchoir pour récupérer un drap », un dicton du pays de Laurent qui l'applique en bon commerçant. Avec succès.



Le coin des Normands
Résumons-nous. Laurent fait la part belle aux producteurs locaux :

- les œufs de l’élevage de Frédéric Gervais à Montebourg, hameau de Vinehay.
- les rillettes de truite de l’élevage de Saint-Martin-d’Audouville.
- les cidres, pommeaux, apéritifs, vinaigres de cidre Corbin d’Eroudeville et Hérout d’Auvers.
- les fromages de la chèvrerie de Liesville-sur-Douve.
- la crème fermière de Tessy-sur-Vire.
- les gâteaux de la biscuiterie de Quinéville.
Sans compter les légumes et les fruits qui, à chaque saison, sortent du Val-de-Saire.
Le magasin « Au Bénéfice de la Ménagère » est aussi une belle vitrine du savoir-faire des gens du Cotentin.




Jours et horaires d’ouverture
Du Mardi au Samedi de 8h15 à 19h30
Dimanche 9h à 12h30
Fermeture le Lundi